3 février 2014

Effectuation : Entrepreneuriat pour tous, Partie 2

Salutations à vous, j’espère que vous allez bien, moi ça va !

Alors est ce que vous avez réussi à démystifier l’entrepreneuriat ou du moins avez-vous pris conscience que ce ne sont que des mythes  ?

Vous êtes donc prêts à passer à l’étape suivante !

Nous aborderons aujourd’hui les quatre principes de l’effectuation qui aboutissent à un cinquième principe.

Principe 1 : Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras

Dans la méthode classique de l’entrepreneuriat dénommée méthode « causale », les entrepreneurs ont tendances à définir des objectifs clairs et ensuite ils cherchent les moyens pour atteindre ces objectifs. Or la méthode « effectuale » est l’inverse. En effet dans l’effectuation, les entrepreneurs partent des moyens dont ils disposent pour fixer des objectifs qu’ils visent. Combien de fois ne nous sommes-nous pas mis la pression par rapport au Menu quand nous recevons des invités, alors que la solution la plus simple et dont nous pensons rarement, serait d’ouvrir le réfrigérateur pour voir ce dont nous disposons afin de composer un Menu et trouver ce qui manque ?

Même si les entrepreneurs n’ont souvent pas beaucoup de moyens, ils en ont toujours et ces moyens sont souvent peu considérés. En dehors des grosses levées de fonds, ces moyens sont de trois types : la personnalité de l’entrepreneur (qui va l’orienter dans telle direction plutôt que dans telle autre), sa connaissance (expertise de base) et ses relations (qui vont constituer sont vecteur).

Principe 2 : Raisonnement en perte acceptable

En général on nous présente les entrepreneurs comme des personnes qui aiment le risque, qui abandonnent tout ce qu’ils ont pour leur projet. Alors que l’effectuation nous présente les entrepreneurs comme des personnes qui prennent des risques calculés. En effet, ils raisonnent en perte acceptable ; ils essaient quelque chose en sachant ce qu’ils peuvent perdre au pire, et ils savent qu’ils peuvent se permettre cette perte. C’est typiquement l’exemple d’un cadre au chômage qui se dit « je vais travailler sur cette idée et si ça ne marche pas dans six mois, je me remets à chercher du travail ». La perte (de salaire) est connue à l’avance et donc le risque est maîtrisé. Cependant le cadre ne sait pas vraiment ce qu’il peut attendre de ces six mois.

Principe 3 : le patchwork fou

Pour ce troisième principe, permettez-moi de citer mot pour mot, cette explication si limpide du professeur : « Alors que l’analyse de la concurrence est l’un des piliers de la démarche stratégique dans la mesure où elle permet de s’insérer dans la structure de l’industrie au sein de laquelle on se lance, les entrepreneurs s’intéressent plus à la création de partenariat avec différents types d’acteurs (parties prenantes) afin de ‘‘co-construire’’ l’avenir ensemble. Ainsi, au client qui accueille l’entrepreneur venu lui présenter son nouveau produit en lui disant ‘‘votre produit m’intéresse mais il faudrait apporter telle et telle modification’’, il y a plusieurs réponses possibles. L’entrepreneur peut trouver un autre client, ou il peut adapter son produit et revenir voir le client dans quelques mois. Mais il peut tenter aussi une logique de co-création en répondant ‘‘OK pour apporter ces modifications mais à condition que vous vous engagiez maintenant à m’en prendre trois’’. Si le client accepte, il rejoint le projet et en devient un acteur, ayant dès lors intérêt à sa réussite. La démarche entrepreneuriale consiste donc non pas à résoudre un puzzle conçu par d’autres, mais à assembler un patchwork avec des parties prenantes qui se sélectionnent elles-mêmes, sans que l’on puisse dire à l’avance avec qui le patchwork sera créé, et donc quelle forme il prendra », fin de citation.

Principe 4 : La limonade

Nous passons beaucoup de temps à planifier tout ce que nous faisons dans le but d’éviter les surprises. Mais les entrepreneurs accueillent bien ces surprises (observation fortuite, suggestion d’un client, un accident) et en tirent profit. En une phrase,  « si on vous donne des citrons, vendez de la limonade ».

Principe 5 : Le pilote dans l’avion

Je cite encore : « ces principes conduisent à passer d’une logique de prédiction (essayer de deviner le marché) à une logique de contrôle (l’inventer). La stratégie classique se résume ainsi ‘‘dans la mesure où nous pouvons prévoir l’avenir, nous pouvons le contrôler’’. L’effectuation inverse cette logique en disant que ‘‘dans la mesure où nous pouvons contrôler l’avenir, nous n’avons plus besoin de le prévoir’’. Derrière cette logique de contrôle se dessine une vision créatrice de l’entrepreneuriat, selon laquelle le rôle de l’entrepreneur est de créer de nouveaux horizons, et non de découvrir les univers existants. La logique de contrôle signifie aussi que dans la démarche entrepreneuriale, c’est l’action qui est privilégiée à l’analyse. L’action est source d’apprentissage mais aussi de transformation de l’environnement, elle n’est pas un sous-produit de la démarche d’analyse, comme cela reste dans la vision classique de la stratégie. Action, transformation et cognition sont étroitement liées … », fin de citation.

J’espère que vous apprenez beaucoup et que cela vous édifiera.

A bientôt pour la suite avec la « co-création ».

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