Entre « botokoins », « car rapide » et « collégiennes » !

23 octobre 2013

Entre « botokoins », « car rapide » et « collégiennes » !

Cette fois j’ai eu de la chance, le professeur nous a vite libérés, quelle joie de pouvoir rentrer avant 18h30 ! Je décide donc de passer voir la tata chérie pour un ravitaillement en « botokoin » et en « beignet d’alloco » ou pour les Ivoiriens « gbofloto » et « klaklo ». Bref la consigne « éviter de grignoter entre les repas », ne me concerne pas.

Botokoins ou gbofloto
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Beignets alloco ou klaklo
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Me voilà donc mêlée à cette immense clientèle qui ne fait que crier dans tous les sens afin d’être servie. Des sénégalais, des ivoiriens, des béninois, des togolais et j’en passe, tous sont conquis  par les produits de notre tata chérie togolaise.

Je ne peux m’empêcher de regarder avec inquiétude ces sénégalais qui demandent à la tata de  mettre du sucre sur leur « klaklo ou beignet alloco », ou encore ceux qui mettent « des pastelles ou fataya » dans le pain.  A bien y penser, ce n’est pas si étonnant que ça, car quand je pense à la fois où j’ai vu un sénégalais mettre du piment dans son pain qui contenait du chocolat, je peux m’attendre à tout !

La tata me sert enfin, je peux donc aller prendre mon « car rapide » pour rentrer à la maison.

Ah ce fameux « car rapide » qui est d’une rapidité très douteuse !

Avant même qu’il n’ait garé, nous prenons d’assaut le car pour être sûrs d’avoir une place assise.

car rapide
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Je n’ai jamais autant apprécié le car rapide qu’en ce jour.

J’ai eu la malchance ou la chance si on veut, de monter dans le car avec trois collégiennes de Sixième. Il  y avait une à côté de moi, une autre derrière le chauffeur et la troisième juste au milieu.

Celle du milieu et celle de derrière le chauffeur n’arrêtaient pas de parler. Entre la chaleur qui à mon avis avoisinait les 40°, et les conversations « bidon » de ces petites filles, je ne savais plus où mettre la tête. «… C’est la deuxième fois que je prends le car rapide… », « … Elle m’a vu à la cantine et elle a dit un truc genre, elle a changé de classe car elle ne veut pas croiser certaines personnes… », « … C’est mon amie, si elle part dans une autre école en sixième je vais la suivre… » ; Elles n’arrêtaient pas.

Moi qui voulais satisfaire mon estomac durant le trajet, me voilà en train d’écouter des petites filles qui n’ont apparemment pas de problème. C’est vrai qu’elles sont dans la période d’insouciance et qu’elles ne connaissent pas encore la dureté de la réalité.

Je pensais que le fait d’entendre ces jeunes filles étaient une réelle punition mais ce qui m’a complètement anéanti, c’est quand la troisième, assise à côté de moi s’est levée. Je croyais qu’elle descendait mais hélas non, elle s’est juste levée pour signaler à la fille assise derrière le chauffeur qu’elle était en colère car l’autre ne discutait pas avec elle.

Je pensais que j’hallucinais, je la regardais mais je n’en revenais toujours pas. Elle s’était assise à nouveau, la main sous le menton comme si elle avait tous les problèmes du monde.

« Est ce que tu résous la problématique des repas à cuisiner chaque jour ? Est-ce que tu à des crises financières qui t’obligent à devenir plus qu’un gestionnaire ? Est-ce que tu supportes la chaleur car tu ne peux pas te permettre de payer un ventilo parce que tes poches sont trouées ?? », Aurais-je voulu lui lancer à la figure. Mais je comprenais, à leur âge c’est l’insouciance totale.

Et elles continuaient, l’une dans sa mine dépitée, les autres dans leurs discussions interminables.

Enfin, je finis par arriver à mon carrefour. Une amie de classe avec qui j’étais montée dans le car me fait remarquer à quel point ces collégiennes étaient soûlantes.

Bref, je suis heureuse de savoir que je n’étais pas la seule à m’ennuyer d’elles.

Ce fut quand même une bonne journée ! Même si les petites m’ennuyaient quelque fois, elles ont quand même réussi à me faire sourire durant tout le trajet car j’imaginais à quel point, elles énervaient les dames assises juste à leurs côtés…

Pour finir, je présente mes très sincères condoléances à toute la famille « botokouin ou gbofloto » et « beignet alloco ou klaklo », pour le décès de leur fils, frères, cousins, amis. Ils étaient bons mais une fois dans ma chambre, je ne les ai pas épargnés ! 🙂

 

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Commentaires

Cyriac Gbogou
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Affaire de "botokoin", je ne connaissais pas deh. Merci et bonne continuation.

Edwige MOLOU
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Merci beaucoup Grand-frère Cyriac !